Les kanjis

Les kanjis sont des caractères chinois qui ont été introduits au Japon il y a plus de 1 500 ans, et qui ont été adaptés pour être utilisés et intégrés dans la langue.

Le système des kanjis est le troisième système d’écriture utilisé en japonais, avec les hiraganas et les katakanas. Les kanjis sont des caractères chinois qui ont été introduits au Japon il y a plus de 1 500 ans, et qui ont été adaptés pour être utilisés et intégrés dans la langue.

Ce sont des caractères complexes qui représentent des mots, des noms, des verbes, des adjectifs… Chaque kanji a une signification et une (souvent plusieurs) prononciation(s).

Au Japon, il y a plus de 2 000 kanjis de base qui sont enseignés à l’école primaire et au collège, et un nombre beaucoup plus élevé de kanjis qui sont utilisés dans la vie quotidienne et dans les médias.

Les kanjis ne sont pas tous si différents les uns des autres. Un kanji peut être composé à l’aide de morceaux provenant d’autres kanjis plus simples, que l’on appellera dans ce cas des clefs. Par exemple, le kanji 森 (もり) est composé de plusieurs occurrences du kanji de l’arbre 木 (き). En reconnaissant une clef, on pourra assez souvent deviner le thème du kanji sans même en savoir la signification. A condition de savoir, par exemple, que c’est la clef du coquillage qui est utilisée pour les questions commerce, par exemple. Ces petites anecdotes nous font entrevoir la naissance même de la langue (chinoise pour le coup) où les coquillages ont dûs un temps être utilisées comme monnaie d’échanges dans les transactions. C’est un des aspects que je trouve riche et fascinant dans ce système d’écriture. Là où nos lettres ont perdu toute leur histoire, les systèmes à base d’idéogrammes sont un véritable trésor historique et éthymologique.

Presque tous les kanjis possèdent au moins deux lectures. La lecture kun’yomi correspond à la lecture du mot en japonais et est utilisée lorsque le kanji est utilisé pour sa signification propre. La lecture on’yomi, ou lecture chinoise, ne servira que lorsque le kanji est utilisé comme composant d’un mot plus complexe. En effet, les kanjis peuvent être combinés entre eux pour former de nouveaux mots. Par exemple, le mot 日本 (にほん) qui désigne le japon, est composé à partir de deux autres kanjis :

on : ニチ、ジツ
kun : ひ
jour, soleil, compteur pour les jours

on : ホン
kun : もと
livre, origine, compteur pour les objets cylindriques

Mais vous allez me dire « Tu t’es trompée, pour le livre on dit ほん donc c’est celui là la lecture japonaise ! ». Et bien non. C’est juste que comme pour toutes les règles, celle-ci a des (tas d’) exceptions. Là encore, le choix des combinaisons de kanjis et les utilisations nous révèlent beaucoup de choses sur l’histoire. Le livre, comme compteur des objets cylindriques, mais pas comme compteur des livres ??? Hé bien oui, car le livre, à l’origine, était un rouleau de papier… donc un objet cylindrique. Le livre moderne est apparu bien après la création de ces mots servant de compteurs !

Pour vous donner encore quelques exemples alléchants, je citerais par exemple les feux d’artifices 花火 (はなび), qui sont de poétiques fleurs de feu, où encore l’adjectif 好き (すき) qui signifie aimer et dans lequel on devine aisément les clefs de la femme 女 et de l’enfant 子. Parce quel plus bel exemple d’amour que la famille ?

Cette richesse de lecture, cette profondeur du sens et cette étymologie à cœur ouvert sont autant d’aspects qui me font follement apprécier les kanjis. Je les découvre toujours avec plaisir, je les décortique minutieusement clef par clef – ce qui aide terriblement à les mémoriser. Ah chaque nom propre que je croise, je ne peux m’embêter d’aller un petit coup d’œil aux kanjis pour satisfaire ma curiosité. Toriyama Akira, le très célèbre mangaka par exemple, s’écrit avec les kanjis 鳥山. Vous aurez peut-être déjà reconnu « oiseau » et « montagne ».

Mais on ne va pas se mentir, tout n’est pas rose au pays des kanjis, loin de là. Comme tout le monde, je galère avec la mémorisation des prononciations. Si le lien symbole-signification se crée plutôt facilement à l’aide des clefs et des petites histoires mnémotechniques dont je vous avait déjà parlé ici pour les kanas, les lectures kun’yomi me rendent un peu chèvre. Surtout lorsqu’il s’agit de savoir si c’était un TO ou un TÔ. Les syllabes longues ne faisant pas du tout parti de notre langue maternelle, elles sont (en tout cas pour moi) LA vraie difficulté de cette langue. Et gare aux erreurs, l’autre variante existant très souvent, cela provoquant des contresens absolument monumentaux.

Pour y remédier, il n’y pas de secret, c’est le travail et la répétition qui en viendront à bout. Voici mes armes, pas du tout secrètes.

Mes outils

Le Kanji Kakitai ! (littéralement « je veux écrire des kanjis ») qui est devenu, n’ayons pas peur des mots, ma bible du japonais. Je le consulte quotidiennement (surtout pour vérifier l’ordre des traits que j’ai une fâcheuse tendance à mélanger).

Les kanjis y sont classé dans un ordre de progression que je trouve plutôt logique, avec en premier les plus fréquents/utiles pour un débutant et les clefs sont indiquées, ce qui facilite le travail de mémorisation.

Un premier demi-pallier à 50 caractères marque le coup (et là on se dit « Bon, en fait, je vais peut-être y arriver ! »), puis on se dirige doucement vers le pallier 1 de 145 caractères (suffisants pour le JLPT5, mais en chemin on a avancé plus vite que la musique, on sait les lire mais on a zappé l’ordre des traits et les prononciations alternatives…) puis le pallier 2 avec les 180 caractères suivant et enfin le pallier 3 avec ses copieux 275 caractères supplémentaires (en toute franchise, j’en suis encore loin).

Le vocabulaire associé à chaque mot est également classé par ce système de pallier pour guider les apprentissages et éviter d’exploser en vol à vouloir en retenir trop d’un coup.

Mais surtout, le système de recherche est absolument génial : par lecture, par nombre de traits, par clef ou par nombre de traits de la clef ! Si avec ça on ne retrouve pas ses petits c’est qu’on le fait exprès. Reste encore le classement par thème (animaux, habitat…) pour les cas désespérés. Il ne contient « que » 600 kanjis, ce qui mène environ au niveau B2 et donc un peu plus loin que le JLPT4. Quand on débute ce n’est pas nécessaire d’avoir plus dans un livre : dans les rares occasions où nous aurions besoin d’un kanji non listé internet comblera le manque sans soucis. Mon site préféré est tout vieux et tout moche mais très pratique à utiliser : kanji.free.fr

On lui oppose souvent le Kanji-to-Kana, que les puristes préféreront pour ses 2000et quelques kanjis. Mais attention, le Kanji-to-Kana n’apporte aucun soutient dans les apprentissages, c’est un simple dictionnaire. Il sera bien temps d’y passer une fois les 600 premiers kanjis maîtrisés sur le bout de doigts.

Mon deuxième indispensable, ce sont les flascards pour réviser en se créant son deck personnalisé. Je suis complètement old-school, alors je préfère réviser sur papier.

En fait, c’est surtout que si j’ai un téléphone à portée de main je vais aller glander sur YouTube et je n’aurais pas travaillé 2 minutes…

Elles sont plutôt bien faites mais il manque bizarrement des kanjis importants. Pourquoi mettre 3 points cardinaux mais pas le 4ème ? Et le feu, c’était un kanji de base pourtant, sinon il manque un jour de la semaine !?

Ce n’est pas un drame, je me fabrique simplement des petites cartes maison pour compléter.

Il y a parfois beaucoup trop de variantes de prononciations indiquées, personnellement je colle un petit papier pour masquer celles qui ne sont pas dans le Kanki Kakitai ! pour ne pas me surcharger inutilement avec des informations destinées aux étudiants avancés.

Petite astuce, j’ai inscrit dans un coin le numéro du kanji dans le classement du livre, pour retrouver la page (et l’ordre des traits) en un éclair dès que j’ai un doute pendant mes révisions.

Pour les jeunes du XXIème siècle

On me chuchote à l’oreille que la jeunesse connectée aime bien trimballer ses révisions dans sa poche et que les applications peuvent plaire.

Je citerais donc les plus connues : Anki, une appli gratuite pour créer des decks de révision par flashcards (qui ne se limite pas au japonais d’ailleurs) et JA Sensei, dont l’interface est un peu plus moderne et sympa, mais qui demande un achat premium pour pouvoir personnaliser les decks.

Si vous avez réussi à aller jusqu’au bout de cet énorme pavé, je crois qu’on peut le dire, vous avez passé le test de résistance et d’endurance : vous pouvez vous lancer sereinement dans l’apprentissage des kanjis ^.~

Illustrations  いらすとや

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